Intervenant lors du 7ème Briefing de Bruxelles sur le développement sur la flambée des prix alimentaires, M. Cris Muyunda a présenté comment le COMESA (le Marché Commun de l’Afrique de l’Est de l’Afrique Australe) vise à améliorer la sécurité alimentaire en Afrique orientale et australe.

M. Muyunda a souligné que l’actuel prix élevé des produits alimentaires a de lourdes conséquences pour les États membres du COMESA. Des études montrent que 10% d’augmentation des prix des denrées alimentaires conduisent à une augmentation de 2,3% de la pauvreté. En outre, les prix élevés pourraient avoir une incidence sur la situation politique, et mettre en danger la paix et la sécurité. D’autre part, le prix élevé des denrées alimentaires pourrait conduire à une croissance économique globale des économies liées au secteur agricole (l’agriculture représente 32% du PIB de la COMESA), alors que seulement 15% de croissance globale pourrait libérer six millions de personnes de la pauvreté.

Depuis 2004, la situation de la sécurité alimentaire dans les 19 pays du COMESA s’est améliorée. En 2006/07, seuls deux États membres ont connu des déficits alimentaires, tandis que l’ensemble de la région avait un surplus alimentaires. Malawi peut être considéré comme un succès particulier. Depuis le grave déficit alimentaire en 2004/05, le gouvernement a mis en place un programme avec trois mesures clés : subventions d’engrais, augmentation du budget pour l’agriculture et pour la sécurité alimentaire, mais aussi sur l’irrigation, les engrais et le marketing. Cela a conduit à un excédent alimentaire en 2006/07.

(interview en anglais)

En général, le COMESA a réagi de diverses façons à l’augmentation du prix des denrées alimentaires :

  • Il a accéléré l’intégration économique régionale, dont le point culminant est représenté par l’Union douanière en 2008.
  • Le Programme global de développement de l’agriculture africaine (CAADP) met l’accent sur quatre piliers : la terre et la gestion de l’eau, le commerce et l’infrastructure du marché, la sécurité alimentaire et nutritionnelle et la recherche agricole et l’adoption de nouvelles technologies.
  • Il existe un plan régional conjoint contre la crise alimentaire, qui comprend la fourniture des intrants en vue d’accélérer la production alimentaire, l’amélioration de la gestion des risques et de l’analyse de la vulnérabilité et le renforcement de l’accès au marché régional.
  • ACTESA (Alliance pour le commerce des marchandises en Afrique) est une alliance régionale qui vise à développer des marchés régionaux productifs et efficaces pour les denrées alimentaires de base. Il s’agit d’une initiative multipartenaire dirigée par le COMESA, qui se base sur la reconnaissance que la croissance structurelle des déficits alimentaires dans les denrées alimentaires de base ne peut indéfiniment être compensée par l’aide alimentaire.

En outre, M. Muyunda a souligné quelques-uns des défis liés à la sécurité alimentaire en Afrique orientale et australe :

  • De nombreux États membres sont des pays sans littoral et des pays insulaires, c’est pourquoi les corridors de transport sont essentiels. Toutefois, la région souffre d’un manque de diversification de transports et de moyens de connections déficitaires. On compte seulement 60 kilomètres de routes pavées par million d’habitants, alors que l’Inde a 1000 kilomètres et les pays d’Europe occidentale 20.000.
  • L’instabilité de l’approvisionnement énergétique est également un obstacle, c’est la raison pour laquelle il a préconisé que les pays concernés « explorent de façon agressive » des sources d’énergie alternatives telles que les hydro-électricités, les biocarburants et l’énergie nucléaire.

En résumé, le commerce régional est-il la réponse aux problèmes de sécurité alimentaire ? M. Muyunda est convaincu que ce n’est là qu’une partie de la réponse. L’Afrique a besoin d’une réponse globale, qui tienne compte du commerce régional, des services aux agriculteurs (aide financière, informations sur le marché, etc.) et de l’intégration commerciale des producteurs, par exemple, à travers le renforcement des associations de producteurs, et à travers l’éducation et la formation des agriculteurs.

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En savoir plus sur le Briefing du 16 octobre 2008.

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