M. Jian-Ye Wang (Département Afrique du Fonds Monétaire International) a axé son intervention lors du 6ème Briefing de Bruxelles sur le développement sur l’évolution des relations économiques Afrique-Chine et le développement de l’Afrique.

Faisant observer que la coopération Chine-Afrique n’est pas nouvelle et remonte déjà à trente ans en arrière, M. Wang a souligné que l’étiquette « nouveau donateur » est trompeuse du moment que la Chine n’est pas principalement un bailleur de fonds dans le sens traditionnel du terme. Parler en ces termes peut nous éloigner du véritable point d’intérêt, c’est-à dire que les flux de capitaux privés dépassent l’APD en Afrique.

Pour M. Wang, il est important de comprendre ce concept et reconnaitre les multiples rôles de la Chine, comme un marché pour les exportations de l’Afrique, comme bailleur de fonds et investisseur, comme entrepreneur et constructeur. Les relations économiques entre la Chine et l’Afrique sont maintenant principalement commerciales plutôt que destinées à l’aide. Le secteur privé chinois joue un rôle important en Afrique dans le sens que la coopération prend de nombreuses formes, est décentralisée et implique de nombreux groupes d’intérêt.

(interview en anglais)

M. Wang a souligné en outre que les changements dans les relations Chine-Afrique sont le reflet des modifications structurelles dans l’économie mondiale : les débiteurs du passé sont les créanciers d’aujourd’hui et vice-versa. Au cours des sept dernières années, les réserves mondiales de devises ont augmenté (pour la plupart dans les pays émergents et les pays exportateurs de pétrole) à 4.9 billion de dollars, avec les réserves de la Chine passant à elles seules à 1.5 billion de dollars. En conséquence, la Chine est devenue un fournisseur de capitaux même plus important que les États-Unis. Il a conclu que l’engagement de la Chine en Afrique est une conséquence logique de cette croissance.

En outre, la Chine a connu des expériences qui peuvent être pertinentes pour l’Afrique, en particulier en termes de développement rural. M. Wang a souligné que la hausse de la productivité dans le secteur agricole de la Chine a non seulement permis de nourrir environ 20% de la population mondiale avec environ 7% des terres arables mondiales, mais a facilité également l’industrialisation et la réforme économique successive. La réforme chinoise a commencé avec l’agriculture, non pas avec une forme de « charité », et démontre que la croissance est le moyen le plus efficace pour sortir de la pauvreté constante.

Toutefois, selon M. Wang, alors que les pays africains peuvent tirer des enseignements importants de l’expérience chinoise, ils doivent aussi pouvoir déterminer leur propre stratégie de développement. « Chaque pays doit être responsabilisé, afin que tous puissent apprendre au lieu de copier, et élaborer des stratégies qui correspondent à la situation locale. »

En savoir plus sur le Briefing du 2 juillet

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